17 Mai 2019
INB1
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La RDC a commémoré ce vendredi 17 mai le 22è anniversaire de la chute de Mobutu (17 mai 1997) au terme d’une guerre remportée par Laurent Désiré Kabila. Une date qui rappelle à la fois la « libération » et la désillusion de tout un peuple.
Le 17 mai 1997, Laurent Désiré Kabila à la tête de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), pénétrait, après avoir traversé toute la RDC sans rencontrer de résistance, dans la ville de Kinshasa.
Mobutu Sese Seko qui avait régné sans partage sur le Zaïre pendant 32 ans, quittait la capitale pour sa ville natale Gbadolite dans la province de l‘Équateur au nord-ouest avant de s’envoler pour le Maroc où la mort eu raison de lui en septembre de la même année.
Vingt deux ans après, la RDC est loin d’oublier l‘événement. Défilés, spectacles, journée fériée,….Le 17 mai de chaque année, le gouvernement congolais a toujours mis un point d’honneur à donner à cette commémoration un cachet de solennité digne d’un grand événement historique. Et ce vendredi 17 mai 2019, le président Tshisekedi a déposé une gerbe de fleurs au Mémorial du Soldat Congolais.
Non sans exprimer sa douleur. « Nous les avions accueillis dans la joie comme des libérateurs. Nous pensions que le régime de Mobutu était mauvais, mais ce que nous vivons aujourd’hui est pire », a déclaré le chef de l‘État congolais cité par le mouvement citoyen la Lutte pour le changement (LUCHA) dans un tweet.
Avis partagé par une bonne partie de ses compatriotes. « Libération de qui ? De quoi ? Les Etats-Unis remuent le couteau dans la plaie en rappelant sans vergogne cette campagne meurtrière qu’ils avaient soutenue. Le 17 mai est et restera pour notre Peuple le souvenir de l’abomination et de l’humiliation », déplore la LUCHA.
« L’AFDL n‘était pas une force pour la libération de la RDC, plutôt une alliance d’occupation de la RDC, à ce jour le peuple congolais n’est pas en liberté. Il est sous l’occupation rwando-burundo-ougandaise », écrit par exemple Mapy, un internaute congolais.
Aussi excessifs que soient ces avis, c’est bien l’axe Bujumbura-Kigali-Kampala qui soutint sur tous les plans ou presque, Laurent Désiré Kabila pour destituer Mobutu. Et une fois au pouvoir, Kabila fut contraint de régner sans gouverner étant donné que la plupart des institutions stratégiques de RDC étaient dirigés par ses alliés, surtout rwandais. Le cas de l’armée qui était sous la coupe du Rwandais James Kabarebe et du ministère des Affaires étrangères occupé par Bizima Karaha, un Congolais d’origine rwandaise.
« Le Congolais ne se sentait pas chez lui. Ils violaient, tuaient et pillaient les ressources du pays », se souvient un artiste. Excédé par ces pratiques de ses alliés, Kabila décide de prononcer le divorce avec ses alliés.
Ce qui a été en grande partie à l’origine de ce qu’on appellera plus tard « Deuxième guerre du Congo » (1998-2003). Ce conflit opposa l‘État congolais appuyé par des armées étrangères dont l’Angola et le Zimbabwe à des groupes armés et rébellions soutenus par les anciens alliés de l’AFDL. C’est le cas du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba appuyé par l’Ouganda et le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) d’Ernest Wamba dia Wamba soutenu par le Rwanda.
Si Laurent Kabila fut assassiné en 2001 durant cette guerre, le conflit qui prit fin en 2003 grâce aux accords de Sun City, en Afrique du Sud, laissa de bien mauvaises marques dans les cœurs de nombreux Congolais.
Crimes de guerre, crimes contre l’humanité,….Autant d’atrocités répertoriées par des ONG des droits de l’homme qui plaident pour la tenue des procès contre les auteurs présumés, à l’image du général Gabriel Amisi.
Et pour couronner le tout, les milices créées pendant la Deuxième guerre du Congo continuent de semer la mort à l’est de la RDC.
La RDC parviendra-t-elle à panser ces blessures qui restent béantes à tous les coins et recoins du pays ? That is the question.
( ENGLISH )
The DRC commemorated Friday, May 17th, the 22nd anniversary of the fall of Mobutu (May 17, 1997) after a war won by Laurent Désiré Kabila. A date that recalls both the "liberation" and the disillusionment of an entire people.
On May 17, 1997, Laurent Désiré Kabila at the head of the Alliance of Democratic Forces for the Liberation of Congo (AFDL), penetrated, after crossing the entire DRC without encountering resistance, in the city of Kinshasa.
Mobutu Sese Seko, who had reigned supreme over Zaire for 32 years, was leaving the capital for his hometown Gbadolite in Equateur province in the north-west before flying to Morocco where death got the better of him. September of the same year.
Twenty-two years later, the DRC is far from forgetting the event. Parades, shows, public holidays, etc. On May 17 of each year, the Congolese government has always made it a point of honor to give this commemoration a stamp of solemnity worthy of a great historical event. And on Friday, May 17, 2019, President Tshisekedi laid a wreath at the Congolese Soldier Memorial.
Not without expressing his pain. "We welcomed them in joy as liberators. We thought the Mobutu regime was bad, but what we are experiencing today is worse, "said the Congolese head of state quoted by the citizen movement The Struggle for Change (LUCHA) in a tweet.
Opinion shared by many of his compatriots. "Release from whom? What? The United States stir the knife in the plague by shamelessly recalling the murderous campaign they had supported. May 17 is and will remain for our people the memory of abomination and humiliation, "laments LUCHA.
"The AFDL was not a force for the liberation of the DRC, rather an alliance of occupation of the DRC, so far the Congolese people are not at liberty. It is under Rwandan-Burundian-Ugandan occupation, "for example, Mapy, a Congolese surfer.
As excessive as these opinions are, it is the Bujumbura-Kigali-Kampala axis that supported almost all plans, Laurent Désiré Kabila to dismiss Mobutu. And once in power, Kabila was forced to rule without governing since most of the DRC's strategic institutions were led by his allies, mostly Rwandans. The case of the army that was under the control of Rwandan James Kabarebe and the Ministry of Foreign Affairs occupied by Bizima Karaha, a Congolese of Rwandan origin.
"The Congolese did not feel at home. They raped, killed and plundered the country's resources, "recalls an artist. Excited by these practices of his allies, Kabila decides to pronounce the divorce with his allies.
This was largely responsible for what will later be called "Second Congo War" (1998-2003). This conflict pitted the Congolese state backed by foreign armies, including Angola and Zimbabwe, with armed groups and rebellions backed by former AFDL allies. This is the case of Jean-Pierre Bemba's Mouvement de liberation du Congo (MLC) supported by Uganda and the Rwandan-backed Rassemblement congolais pour la democratie (RCD) led by Ernest Wamba dia Wamba.
If Laurent Kabila was assassinated in 2001 during this war, the conflict that ended in 2003 thanks to the agreements of Sun City, South Africa, left very bad marks in the hearts of many Congolese.
War Crimes, Crimes Against Humanity, ... .All atrocities documented by human rights NGOs that plead for trials against alleged perpetrators, like General Gabriel Amisi.
And to top it off, militias created during the Second Congo War continue to cause death in eastern DRC.
Will the DRC manage to heal these wounds that remain gaping in every nook and cranny of the country? That's the question.