RDC : Tshisekedi promeut un officiel sous sanction de l'UE

INB1

Le nouveau président de la République démocratique du Congo, l’ex-opposant Félix Tshisekedi, a promu un responsable sécuritaire visé par des sanctions de l’Union européenne pour violations des droits humains perpétrées dans les dernières années du régime de son prédécesseur, Joseph Kabila.

“Est nommé assistant du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité M. Roger Kibelisa”, a rapporté mercredi soir la chaîne de télévision d’Etat RTNC.

Haut responsable de l’Agence nationale de renseignements (ANR), M. Kibelisa est l’un des 14 Congolais soumis à des sanctions de l’UE pour leur rôle dans la répression des manifestations de l’opposition entre fin 2016 et 2018.

“Roger Kibelisa est impliqué dans des campagnes d’intimidation menées par l’ANR, en direction des membres de l’opposition, y compris des arrestations arbitraires et des détentions”, indique l’UE.

Le Conseil de l’UE a renouvelé ces sanctions pour un an (gel des visas et des avoirs) juste avant l‘élection présidentielle du 30 décembre.

Kinshasa avait réagi en demandant le renvoi du représentant de l’UE à Kinshasa, qui avait quitté la RDC à la veille des élections.

Macron invite Tshisekedi à être autonome vis-à-vis de Kabila

Issu du parti historique d’opposition UDPS, le président Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l‘élection présidentielle. Il n’a toujours pas nommé de gouvernement depuis son investiture le 14 janvier. Il est lié par par un accord de “coalition” avec son prédécesseur, dont les proches ont conservé une large majorité à l’Assemblée nationale.

Le 15 février devant le corps diplomatique à Kinshasa, le président Tshisekedi avait sauté un passage de son discours demandant la levée des sanctions européennes.

“Je voudrais finalement lancer un appel pressant pour la levée des sanctions ayant concerné l’un ou l’autre responsable congolais”, indiquait la version écrite de son discours distribué à la presse.

En déplacement au Kenya, le président français Emmanuel Macron a appelé M. Tshisekedi à “prendre son autonomie” vis-à-vis du clan de son prédécesseur Joseph Kabila.

( ENGLISH )

The new President of the Democratic Republic of Congo, former opposition leader Felix Tshisekedi, has promoted a security official targeted by EU sanctions for human rights violations perpetrated in the last years of his predecessor Joseph Kabila's regime. .

"Is appointed assistant to the special adviser to the Head of State in security Mr. Roger Kibelisa," reported Wednesday evening RTNC state television.

Senior official of the National Intelligence Agency (ANR), Mr. Kibelisa is one of 14 Congolese subject to EU sanctions for their role in the suppression of opposition demonstrations between the end of 2016 and 2018.

"Roger Kibelisa is involved in ANR intimidation campaigns targeting members of the opposition, including arbitrary arrests and detentions," the EU said.

The EU Council has renewed the sanctions for one year (freezing visas and assets) just before the presidential election on 30 December.

Kinshasa responded by asking for the dismissal of the EU representative in Kinshasa, who had left the DRC on the eve of the elections.

Macron invites Tshisekedi to be autonomous with Kabila

From the UDPS opposition party, President Tshisekedi has been proclaimed winner of the presidential election. He has still not appointed a government since his inauguration on January 14. He is bound by a "coalition" agreement with his predecessor, whose relatives have retained a large majority in the National Assembly.

On February 15 in front of the diplomatic corps in Kinshasa, President Tshisekedi had skipped a passage in his speech calling for the lifting of European sanctions.

"I would like to finally launch an urgent appeal for the lifting of the sanctions concerning one or other Congolese official," said the written version of his speech distributed to the press.

While traveling in Kenya, French President Emmanuel Macron called on Tshisekedi to "take his autonomy" vis-à-vis the clan of his predecessor Joseph Kabila.