5 Mars 2019
Le Conseil constitutionnel du Sénégal a sans surprise proclamé mardi la réélection du président Macky Sall au premier tour de l‘élection du 24 février, ses quatre adversaires ayant renoncé à contester les résultats provisoires annoncés le 28 février.
L’examen des documents transmis par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), dont les observations formulées par les représentants de certains candidats “ne révèle pas d’irrégularité de nature à altérer la sincérité du scrutin”, selon la décision du Conseil lue par sa greffière en chef, Mme Ernestine Ndèye Sanka, devant le siège de cette juridiction.
Après les “corrections et redressements nécessaires” et la prise en compte des résultats de bureaux de vote qui n‘étaient pas encore parvenus à la CNRV, Macky Sall a obtenu 2.555.426 voix soit 58,26 %. “Il y a lieu de le déclarer élu au premier tour”, a déclaré Mme Sanka.
Le chef de l’Etat, réélu pour cinq ans, est suivi de l’ex-Premier ministre Idrissa Seck (20,51 %), du candidat antisystème et député Ousmane Sonko (15,67 %), du président d’université privée Issa Sall, proche d’un mouvement religieux issu de la confrérie tidiane (4,07 %) et de l’ex-ministre Madické Niang (1,48 %).
Ces quatre candidats, qui ont rejeté les résultats, avaient renoncé à les contester devant le Conseil constitutionnel.
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Affrontements et arrestations
Le président Sall, 56 ans, doit incessamment faire sa première déclaration publique depuis le scrutin. Au cours de son second mandat, qui débutera en avril, il compte poursuivre son plan Sénégal émergent (PSE) pour faire décoller économiquement le pays.
Par ailleurs, une dizaine de personnes ayant soutenu la candidature d’Idrissa Seck et arrêtées à la suite du vote, parmi lesquelles un ancien porte-parole de l’armée, devaient comparaître mardi devant la justice.
Un rappeur, Abdou Karim Guèye, un sympathisant d’Ousmane Sonko arrêté le 25 février, a été libéré lundi après paiement d’une amende.
Le Sénégal, qui a connu deux alternances, en 2000 et en 2012, et aucun coup d’Etat, fait figure de modèle démocratique en Afrique, mais les campagnes électorales y sont souvent émaillées d’accusations de corruption, de désinformation et de violences.
Des affrontements ont fait deux morts le 11 février à Tambacounda, à 420 km à l’est de Dakar, entre partisans de Macky Sall et d’Issa Sall.
( ENGLISH )
The Constitutional Council of Senegal unsurprisingly proclaimed Tuesday the re-election of President Macky Sall in the first round of the February 24 election, with his four opponents having given up the challenge of the provisional results announced on February 28.
Examination of the documents transmitted by the National Commission for the Recording of Votes (CNRV), whose observations formulated by the representatives of certain candidates "does not reveal any irregularity likely to affect the sincerity of the ballot", according to the decision of the Council read by its Chief Registrar, Mrs. Ernestine Ndèye Sanka, in front of the seat of this jurisdiction.
After the "necessary corrections and adjustments" and taking into account the results of polling stations that had not yet reached the CNRV, Macky Sall obtained 2,555,426 votes or 58.26%. "There is reason to declare him elected in the first round," Sanka said.
The head of state, re-elected for five years, is followed by former Prime Minister Idrissa Seck (20.51%), anti-system candidate and MP Ousmane Sonko (15.67%), the private university president Issa Sall, close to a religious movement from the Tidiane brotherhood (4.07%) and the former minister Madické Niang (1.48%).
These four candidates, who rejected the results, had given up contesting them before the Constitutional Council.
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Clashes and arrests
President Sall, 56, is due to make his first public statement since the election. During his second term, which will begin in April, he plans to continue his plan to emerge Senegal (PSE) to take off economically the country.
In addition, a dozen people who supported the candidacy of Idrissa Seck and arrested following the vote, including a former spokesman for the army, were to appear Tuesday in court.
A rapper, Abdou Karim Guèye, a sympathizer of Ousmane Sonko arrested on February 25, was released Monday after payment of a fine.
Senegal, which experienced two alternations in 2000 and 2012, and no coup d'état, is a democratic model in Africa, but election campaigns are often littered with accusations of corruption, misinformation and violence.
Clashes killed two people on February 11 in Tambacounda, 420 km east of Dakar, between supporters of Macky Sall and Issa Sall.