APVD
22 Mars 2019
Un dialogue entre le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya et l’opposant Maurice Kamto ? Le ministre camerounais de la Communication René Sadi, invité sur RFI, n’a pas fait de détour autour de la question. Aucune rencontre n’aura lieu entre le président et son opposant.
Déjà près de deux mois que l’opposant Maurice Kamto est emprisonné au Cameroun. Alors que Yaoundé l’accuse de faits de droit commun dont « insurrection, rébellion » ou encore « hostilité contre la patrie », l’opposant décrie un procès politique et souhaite une rencontre avec le chef de l’Etat Paul Biya, de l’aveu de son avocat.
Une requête qui risque de ne jamais être satisfaite, comme l’a souligné ce mardi le ministre camerounais de la Communication sur les ondes de la radio RFI. « Nous demandons à monsieur Moretti, qui n’est pas venu au Cameroun comme médiateur, et qui au demeurant se défend d’être un donneur de leçons ou un incendiaire, de s’en tenir strictement à la mission qui est la sienne, c’est-à-dire assurer la défense de ses clients devant la justice camerounaise », a-t-il répondu à la question du journaliste quant à la réaction du président Biya à propos de la demande faite par Maurice Kamto.
Pour le porte-parole du gouvernement camerounais, il n’est point question de mettre le président Biya « sur un même pied d’égalité que monsieur Kamto » qui est « un citoyen comme tout le monde », a-t-il martelé. Le ministre René Emmanuel Sadi réagissait ainsi aux propos tenus par l’avocat français de Maurice Kamto, Eric Dupont-Moretti. Samedi, ce dernier estimait que la procédure contre son client est “une situation ubuesque qui peut se régler avec un peu de bonne volonté”.
Dans des propos plus nuancés, Washington a réaffirmé lundi à Yaoundé ses “inquiétudes” suite à l’arrestation de l’opposant et de ses partisans et “encouragé” le Cameroun “à garantir le droit à une procédure juste, à manifester pacifiquement et à la liberté d’expression”, a écrit sur son compte Twitter le secrétaire d‘État américain adjoint aux affaires africaines, Tibor Nagy, à l’issue de sa rencontre à Yaoundé avec le président Biya.
Le principal opposant au chef de l’Etat Paul Biya après la présidentielle d’octobre, à laquelle il est officiellement arrivé deuxième mais dont il revendique la victoire, a été arrêté avec environ 150 manifestants à la suite d’une marche pacifique le 26 janvier.
Ils protestaient contre la victoire du président sortant, 86 ans dont 36 au pouvoir, à cette présidentielle qualifiée par M. Kamto de “hold-up électoral”. Tous ont été présentés mi-février devant le tribunal militaire de Yaoundé, où ils ont été inculpés pour “hostilité contre la patrie” et “insurrection”, selon leurs avocats.
( ENGLISH )
A dialogue between the Cameroonian head of state, Paul Biya and opponent Maurice Kamto? The Cameroonian Minister of Communication René Sadi, invited on RFI, did not detour around the issue. No meeting will take place between the president and his opponent.
Already nearly two months since the opponent Maurice Kamto is imprisoned in Cameroon. While Yaoundé accuses him of common law facts including "insurrection, rebellion" or "hostility against the fatherland", the opponent decries a political trial and wishes a meeting with the head of state Paul Biya, the confession of his lawyer.
A request that may never be satisfied, as stressed Tuesday the Cameroonian Minister of Communication on the air RFI radio. "We ask Mr. Moretti, who did not come to Cameroon as a mediator, and who, moreover, defends himself to be a lecturer or an arsonist, to strictly adhere to his mission," he said. "that is to say ensure the defense of its clients before the Cameroonian justice," he replied to the journalist's question about the reaction of President Biya about the request made by Maurice Kamto.
For the spokesman of the Cameroonian government, there is no question of putting President Biya "on the same footing as Mr. Kamto" who is "a citizen like everyone else," he hammered. Minister René Emmanuel Sadi responded to comments made by Maurice Kamto's French lawyer, Eric Dupont-Moretti. On Saturday, he believed that the procedure against his client is "a ugly situation that can be resolved with a little good will."
Washington's "worries"
In more nuanced words, Washington reaffirmed Monday in Yaounde its "concerns" following the arrest of the opponent and his supporters and "encouraged" Cameroon "to guarantee the right to a fair procedure, to demonstrate peacefully and to freedom of expression, "the US Assistant Secretary of State for African Affairs Tibor Nagy wrote to his Twitter account after his meeting in Yaounde with President Biya.
The main opponent of the head of state Paul Biya after the October presidential election, which he officially came second but whose victory he claims, was arrested with about 150 demonstrators following a peaceful march on January 26 .
They protested against the victory of the incumbent president, 86 years of which 36 in power, this presidential qualified by Mr. Kamto of "electoral hold-up". All were presented in mid-February in front of the Yaoundé Military Court, where they were charged with "hostility against the motherland" and "insurrection", according to their lawyers.