19 Mars 2019
Quatre de ses danseuses l’accusaient de leur avoir imposé des relations sexuelles, mais le chanteur congolais Koffi Olomidé, relaxé pour trois d’entre elles, a finalement été condamné lundi par la justice française à deux ans de prison avec sursis pour “atteinte sexuelle”.
L’accusation avait requis à l’audience, tenue à huis clos le 11 février, sept ans de prison à l’encontre de la star de la rumba pour “atteintes sexuelles avec violence, contrainte, menace ou surprise par personne ayant autorité” et “séquestration”. Les faits reprochés se seraient déroulés en région parisienne entre 2002 et 2006.
Pour trois des parties civiles qui l’accusaient, le chanteur de la République démocratique du Congo, âgé de 62 ans a obtenu une relaxe.
“C’est une victoire éclatante”, a aussitôt réagi l’un des avocats de M. Olomidé, Emmanuel Marsigny, “extrêmement satisfait” de la décision. “Il n’est condamné que pour une de ses accusatrices et encore les faits ont été requalifiés. C’est tout le dossier d’accusation qui s‘écroule”, a-t-il souligné.
Dans le droit français, l’atteinte sexuelle renvoie à un acte de pénétration sexuelle sans violence, contrainte, menace ou surprise, commise par un majeur sur un mineur de moins de 15 ans.
Koffi Olomidé a par ailleurs été condamné à une amende de 5.000 euros pour avoir facilité l’entrée et le séjour irrégulier en France de trois des plaignantes.
Poursuivis pour complicité, deux hommes, présentés par l’accusation comme des hommes de main, ont eux été relaxés.
Inculpé en février 2012 pour viols aggravés, Koffi Olomidé avait vu les chefs de poursuite retenus contre lui allégés au cours de l’instruction et la procédure correctionnalisée.
Les plaignantes, dont l’avocat n‘était pas joignable dans l’immédiat, l’accusaient notamment de leur avoir imposé des relations non consenties lorsque l’artiste donnait des concerts ou enregistrait en France.
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Déclarations “contradictoires”
Défendu par deux ténors, Me Marsigny et Eric Dupond-Moretti, M. Olomidé avait été jugé en son absence en février. Sous le coup d’un mandat d’arrêt, il n‘était pas davantage présent pour le délibéré.
Koffi Olomidé “voit son calvaire judiciaire enfin se terminer par un éclatant succès”, s’est félicité Me Marsigny. “La justice a pu faire litière de toutes ces accusations qui ne reposaient que sur des déclarations non circonstanciées, contradictoires”, a souligné l’avocat.
Le chanteur “va pouvoir recouvrer sa liberté de mouvement et, je l’espère, très prochainement pouvoir voir son public en France qui l’attend avec beaucoup d’impatience”, a-t-il conclu.
Les faits de séquestration, pour lesquels il a obtenu une relaxe, se seraient déroulés, selon les plaignantes, dans un pavillon d’Asnières-sur-Seine, près de Paris, dans lequel leur patron les hébergeait sous bonne garde.
Lorsque leur patron en exprimait le désir, l’un de leurs gardes accompagnait les danseuses jusqu‘à lui, à l’hôtel ou au studio d’enregistrement le plus souvent, ont-elles affirmé, évoquant des rapports imposés sans préservatif et des gifles quand elles se débattaient.
Les quatre danseuses ont indiqué s‘être échappées du pavillon une nuit de juin 2006. Elles avaient déposé plainte en 2007, 2009 et 2013 et ne sont plus jamais retournées en République démocratique du Congo, par peur de représailles.
Koffi Olomidé avait, lui, précipitamment regagné son pays en 2009 lorsqu’il avait appris qu’une inculpation, assortie d’un placement en détention provisoire, avait été requise à son encontre.
Antoine Agbepa Mumba, de son vrai nom, a déjà été condamné par le passé. Il a brièvement été écroué en 2016 pour avoir donné un violent coup de pied à l’une de ses danseuses. En 2012, il avait aussi été condamné pour des violences sur son producteur.
( ENGLISH )
Four of his dancers accused him of having sex with them, but Congolese singer Koffi Olomide, who was released for three of them, was finally sentenced Monday by French justice to two years in prison, suspended for "sexual abuse. ".
The prosecution requested, at a hearing, held in camera on February 11, seven years in prison on the rumba star for "sexual abuse with violence, coercion, threat or surprise by authority" and "sequestration". The allegations allegedly took place in the Paris region between 2002 and 2006.
For three of the civil parties who accused him, the 62-year-old singer from the Democratic Republic of Congo got a release.
"This is a brilliant victory", immediately reacted one of the lawyers of Mr. Olomide, Emmanuel Marsigny, "extremely satisfied" with the decision. "He is only sentenced for one of his accusers and again the facts have been requalified. It's the whole case that is falling apart, "he said.
In French law, sexual assault refers to an act of sexual penetration without violence, coercion, threat or surprise, committed by a major over a minor under 15 years of age.
Koffi Olomide was also fined 5,000 euros for facilitating the entry and illegal stay in France of three of the complainants.
Pursued for complicity, two men, presented by the prosecution as henchmen, were released.
Charged in February 2012 for aggravated rape, Koffi Olomide had seen the prosecution leaders detained him lightened during the investigation and the procedure corrected.
The plaintiffs, whose attorney was not immediately available, accused her of having imposed on them unconsented relations when the artist gave concerts or recorded in France.
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"Contradictory" statements
Defended by two tenors, Marsigny and Eric Dupond-Moretti, Mr. Olomide was tried in his absence in February. Under arrest warrant, he was not present for the deliberations either.
Koffi Olomide "sees his judicial ordeal finally ending with a brilliant success," said Marsigny. "Justice has been able to litter all these accusations that were based only on statements not circumstantial, contradictory," said the lawyer.
The singer "will be able to recover his freedom of movement and, I hope, very soon will be able to see his public in France which awaits him with much impatience", he concluded.
The facts of sequestration, for which he obtained a release, allegedly took place, according to the plaintiffs, in a pavilion of Asnieres-sur-Seine, near Paris, in which their boss housed them under guard.
When their boss expressed the desire, one of their guards accompanied the dancers to him, the hotel or the recording studio more often, they said, referring to reports imposed without a condom and slapping when they were struggling.
The four dancers reported escaping from the pavilion one night in June 2006. They filed a complaint in 2007, 2009 and 2013 and never returned to the Democratic Republic of Congo for fear of reprisal.
Koffi Olomide had rushed back to his country in 2009 when he learned that an indictment, including a pretrial detention, had been requested against him.
Antoine Agbepa Mumba, his real name, has already been convicted in the past. He was briefly imprisoned in 2016 for giving a violent kick to one of his dancers. In 2012, he was also sentenced for violence against his producer.