24 Février 2019
La Commission électorale (Céni) de la République démocratique du Congo a rejeté samedi les accusations de corruption et de violation des droits humains contre trois de ses dirigeants par les autorités américains après les scrutins ayant consacré Félix Tshisekedi vainqueur de la présidentielle contestés par l’opposant Martin Fayulu.
Le gouvernement américain a accusé vendredi le président de la Commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa, son vice-président, Norbert Basengezi et un conseiller du président, Marcellin Mukolo Basengezi, de s‘être “enrichis personnellement par l’usage de la corruption” et d’avoir violé les droits humains.
Le président de l’ancienne Assemblée nationale congolaise, Aubin Minaku, le chef des juges de la Cour constitutionnelle et les trois responsables précités de la Céni sont interdits d’accès au territoire américain.
La Céni “rejette les allégations de corruption et/ou de violation des droits de l’Homme, d’abus ou d’atteinte à la démocratie dans l’exercice de sa mission” contre ses dirigeants, a écrit dans un communiqué Jean-Pierre Kalamba, rapporteur de cette institution.
La Céni indique avoir appris “avec stupéfaction”, cette décision du département d’État américain “interdisant l’entrée dans l’espace américain” prise contre ses trois responsables.
“Transfert pacifique du pouvoir”
La Céni rappelle que les élections générales du 30 décembre ont “permis le transfert pacifique et démocratique mais aussi historique du pouvoir entre le président de la République sortant et le président élu”.
La Céni, puis la Cour constitutionnelle, ont proclamé Félix Tshisekedi vainqueur avec 38,5% des voix, et l’autre opposant, Martin Fayulu, deuxième avec 34%.
Ce dernier accuse le président de la Céni, Corneille Nangaa, d’avoir “fabriqué” les résultats et dénonce un “putsch électoral” orchestré par l’ex-président Joseph Kabila.
M. Fayulu revendique la victoire, avec 61% des voix, un pourcentage également repris par le Groupe des experts du Congo (GEC) de l’université de New York et de titres de la presse internationale, citant des fuites de la Céni et les observateurs de l’Eglise catholique.
Mais la victoire de M. Tshisekedi a été acceptée pacifiquement par la population, et les leaders africains ont déjà adoubé le nouveau président congolais lors du sommet de l’Union africaine début février.
( ENGLISH ) <<>>
The Democratic Republic of the Congo's Electoral Commission (CENI) on Saturday rejected allegations of corruption and human rights violations against three of its leaders by US authorities after the disputed election of presidential candidate Felix Tshisekedi Martin Fayulu.
The US government accused Friday the president of the Independent National Electoral Commission, Corneille Nangaa, his vice president, Norbert Basengezi and a presidential adviser, Marcellin Mukolo Basengezi, for having "personally enriched by the use of corruption" and to have violated human rights.
The president of the former Congolese National Assembly, Aubin Minaku, the head of the judges of the Constitutional Court and the three aforementioned officials of the CENI are prohibited from entering the United States.
The CENI "rejects allegations of corruption and / or violation of human rights, abuse or undermining democracy in the exercise of its mission" against its leaders, wrote in a statement Jean-Pierre Kalamba, rapporteur of this institution.
The CENI said it learned "with amazement", this decision of the US State Department "prohibiting the entry into the American space" taken against its three leaders.
"Peaceful transfer of power"
The Ceni recalls that the general elections of December 30 "have allowed the peaceful and democratic but also historical transfer of power between the outgoing President of the Republic and the elected President".
The Ceni, then the Constitutional Court, proclaimed Felix Tshisekedi winner with 38.5% of the votes, and the other opponent, Martin Fayulu, second with 34%.
The latter accuses the president of the CENI, Corneille Nangaa, to have "fabricated" the results and denounces an "electoral coup" orchestrated by the former president Joseph Kabila.
Mr Fayulu claims victory with 61% of the vote, a percentage also taken by the New York University Group of Experts (GEC) and international press headlines, citing leaks from the CENI and observers of the Catholic Church.
But Tshisekedi's victory was peacefully accepted by the population, and African leaders have already dubbed the new Congolese president at the African Union summit in early February.