6 Janvier 2019
En RDC, Corneille Nangaa aurait voulu démissionner de la prestigieuse Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Corneille Nangaa, est-il lassé de diriger la prestigieuse Commission électorale nationale indépendante (CENI) ? C’est en tout cas l’impression que donne le dépositaire de l’organisation des élections en RDC.
Selon l’AFP, l‘économiste natif du Haut-Uélé (nord-est) l’aurait confié « en aparté » à l’AFP la semaine dernière. Raison évoquée : la lente remontée des résultats depuis les bureaux de vote vers la Céni qui affirme n’avoir traité que 53 % des résultats.
Une lente remontée qui a poussé samedi la CENI à reporter sine die la publication des résultats des élections du 30 décembre, initialement prévue ce 6 janvier.
Mais, s’il n’a pas évoqué ce facteur, Corneille Nangaa est visiblement sous pression. Pression de la société civile de son pays dont la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) qui, grâce à son réseau constitué de 40 000 électeurs, a récemment affirmé connaître le nom du vainqueur de la présidentielle.
Et d’après des diplomates, c’est Martin Fayulu de la coalition Lamuka qui serait vainqueur, ainsi que l’annonçait vendredi dernier le New York Times cité par le quotidien belge Le Soir.
Le dilemme cornélien de Monsieur Nangaa
Déclaration qui a provoqué le courroux du régime de Kabila qui soutient Emmanuel Ramazani Shadary. « Le Front commun pour le Congo (FCC) déplore, dénonce et condamne fermement l’attitude partisane, irresponsable et anarchique de la CENCO », avait réagi dans un point de presse, Barnabé Kikaya Bin Karubi, porte-parole du FCC.
« Cela viole gravement autant la Constitution, la loi électorale que la charte de bonne conduite, lesquelles imposent aux parties prenantes de ne pas proclamer lesdits résultats, attribution reconnue à la seule Commission électorale nationale indépendante (CENI) », a poursuivi Kikaya Bin Karubi.
La déclaration de la CENCO a été appuyée par des puissances occidentales dont les États-Unis qui menacent de la RDC de sanctions et préparent une opération militaire (80 militaires postés au Gabon) en prévision d’une éventuelle dégradation de la situation politique et sécuritaire à Kinshasa après la publication des résultats.
Mais la CENI respectera-t-elle le choix du peuple congolais ou bien elle comme la plupart des commissions électorales africaines souvent accusées d‘être inféodées aux régimes qui les mettent en place ?
Là, est tout le dilemme devant lequel se trouve Corneille Nangaa en attendant la publication des résultats dont la date de publication n’est pas encore connue.
( ENGLISH ) <<>>
In DRC, Corneille Nangaa wanted to resign from the prestigious Independent National Electoral Commission (CENI).
Corneille Nangaa, is he tired of leading the prestigious Independent National Electoral Commission (INEC)? In any case, this is the impression given by the depositary of the organization of elections in the DRC.
According to AFP, the economist native Haut-Uélé (north-east) would have entrusted "as an aside" to AFP last week. Reason evoked: the slow recovery of the results from polling stations to the Ceni, which claims to have treated only 53% of the results.
A slow recovery that pushed Saturday the CENI to postpone indefinitely the publication of the results of the elections of December 30, originally scheduled for January 6.
But, if he did not mention this factor, Corneille Nangaa is visibly under pressure. Pressure from the civil society of his country including the National Episcopal Conference of the Congo (CENCO) which, thanks to its network of 40 000 voters, recently claimed to know the name of the winner of the presidential election.
And according to diplomats, it is Martin Fayulu of the Lamuka coalition that would win, as announced last Friday the New York Times quoted by the Belgian daily newspaper Le Soir.
The dilapidated dilemma of Mr Nangaa
Statement that provoked the wrath of the Kabila regime that supports Emmanuel Ramazani Shadary. "The Common Front for Congo (FCC) deplores, denounces and strongly condemns the partisan, irresponsible and anarchic attitude of CENCO", reacted in a press briefing, Barnabas Kikaya Bin Karubi, spokesman of the FCC.
"This seriously violates both the Constitution, the Electoral Law and the Charter of Good Conduct, which require stakeholders not to proclaim these results, a recognized attribution to the only Independent National Electoral Commission (INEC)," said Kikaya Bin Karubi.
The CENCO statement was supported by Western powers including the United States, which threatens the DRC with sanctions and prepares a military operation (80 military posted in Gabon) in anticipation of a possible deterioration of the political and security situation in the country. Kinshasa after the publication of the results.
But will the CENI respect the choice of the Congolese people or will it like most African electoral commissions often accused of being subordinated to the regimes that put them in place?
Here, is the dilemma faced by Corneille Nangaa pending the publication of results whose publication date is not yet known.